La Forteresse de Salses...
La forteresse de Salses est située dans les Pyrénées Orientales. Il y a quelques semaines, nous avions découvert l'extérieur de la forteresse, à voir ICI. Aujourd'hui, c'est à l'intérieur que je vous emmène... Une visite que j'avais déjà faite en 2014 avec ma petite fille Maëlys.
Cette forteresse est immense, heureusement que nous avons un guide ! Dans ce dédale de couloirs, de coursives, de galeries et d'escaliers, il y a de quoi se perdre !!!
C'est parti pour les images... et un peu d'histoire pour information.
La forteresse mesure 115 mètres de long sur 90 de large avec une tour cylindrique à chaque angle. Les murs ont une épaisseur de 10 à 12 mètres de maçonnerie pleine.
La place d'armes, avec au centre le puits, permettait les regroupements militaires mais surtout les activités variées. C'était la première fois que la problématique de l'eau dans la construction d'une forteresse était mis en avant.
Un peu d'info : Si un château a été construit en ce lieu, c'était pour une raison historique évidente. A la fin du XVème, le Roussillon appartenait au comté de Catalogne, un comté aux allures d'Empire tellement la mainmise des Catalans était grande sur la Méditerranée, ses côtes et ses îles.
Divers royaumes furent créés de toutes pièces (Le royaume de Sicile par exemple), mais ils étaient tous aux ordres de Barcelone. Sur la frontière Nord du comté se trouvait la France, rival ayant déjà pris le Roussillon quelques siècles avant. Or, c'est à la fin du XVème justement qu'eut lieu la fusion entre le royaume d'Aragon (le royaume officiel du comté de Catalogne) et la Castille, formant la base de la future Espagne. La frontière Nord devenait donc franco-espagnole et revêtait alors un intérêt encore plus grand.
Il fut donc décidé de la protéger en construisant une forteresse moderne, capable de résister aux nouvelles armes que l'Europe découvrait alors : le boulet métallique.
C'est le seul exemple de l'architecture espagnole sur le territoire français. Il a une architecture spécifique de son époque, une période de l'histoire qui venait de voir l'apparition de l'artillerie à base de boulets métalliques, ce qui modifiait considérablement les techniques de guerre. Parfaitement conservé, il est un très bel exemple du patrimoine militaire roussillonnais.
Une des principales curiosités du château est la présence de nombreux couloirs construits dans l'épaisseur des murailles. En fait, ces murailles sont un vrai gruyère. De longs couloirs, étroits et bassement voûtés, serpentent à l'intérieur jusqu'à la galerie d'escarpe, dernière galerie juste de l'autre côté du fossé. Toutes ces galeries sont percées de meurtrières donnant la visibilité d'un couloir sur l'autre et permettant de faire feu sur un ennemi qui aurait réussi à pénétrer dans ce dédale. Il est à noter que les meurtrières qui donnaient sur l'extérieur, vers le fossé, sont désormais condamnées : Suite à l'attaque de 1503, un talus a été monté au fond du fossé, contre le mur d'escarpe, pour empêcher les dégâts des mines. Du coup, ce talus bouche les meurtrières, comme il bouche aussi les poternes des tours d'angle. Pour en finir avec la galerie d'escarpe, il faut savoir qu'elle suit toute la longueur du château, de ses 4 murs et des 4 tours d'angle, sans discontinuer.
Plusieurs salles entourent la place, les 3 plus grandes étaient des écuries où 300 chevaux y vivaient. Au-dessus de l'une des écuries, se trouvait les logements de la garnison prévus pour environ 1000 soldats. Une chapelle était située dans l'angle de la place.
Le donjon accueillait les logements des officiers et les bureaux administratifs.
La partie entourant le donjon contient aussi une cour intérieure avec diverses autres salles :
- La boulangerie : il était primordial d’avoir une boulangerie sur place car le pain était l’aliment premier de la garnison, avec les poissons, huitres, sanglier, et fèves.
- L'infirmerie : en période de conflit, le nombre de blessés était très élevé. Autrefois, accessible par escalier, il y avait un étage avec les lits des blessés.
Entre 1639 et 1642, il y eut plus de 30 000 morts dans les deux camps.
- La chambre des vannes : lieu utilisé par le gouverneur et les officiers supérieurs comme salle de bain et hammam. Par l’utilisation de vannes, l’eau était chauffée grâce à la présence des deux fours à pains situés à proximité.
- La laiterie : on y produisait la crème, le beurre et le fromage… grâce à l’élevage d’une trentaine de vaches qui étaient dans l’étable, à droite de la laiterie. Au fond de la salle se trouve une chambre froide qui permettait leur conservation.
Le carré de briques en fonte et en terre cuite est situé dans la boulangerie. Empilés et bien alignés les cairous rouges aux dimensions bien cadrées ressemblent à ceux qui ont été utilisés pour bâtir la forteresse. Ils sont porteurs d'un texte inédit de l'artiste qui interroge sur le rapport "du pain à la faim et de la faim à la paix".
Pour terminer voici quelques détails vus ici et là, de jolies portes et des couloirs et passages qui n'en finissent pas...
Cette forteresse est unique et magnifique, je ne peux que vous la conseiller, si vous passez dans la région !!!
J'espère que la visite vous a plu autant qu'à moi qui ai eu beaucoup de plaisir à la redécouvrir !
Bonne journée à vous tous qui suivez mon univers.
Merci pour tous vos petits messages de sympathie...